Personne allongée en position gynécologique avec un médecin à ses côtés

Vous devez bientôt faire un frottis et appréhendez cet examen gynécologique ? C’est tout à fait normal. Vous n’êtes pas seule dans ce cas et de nombreuses femmes partagent vos inquiétudes. Savoir comment se passe un frottis peut vous tranquilliser, en plus de mieux vous préparer à cet examen.</

Nous allons voir ensemble quelques recommandations simples avant un frottis pour un examen réussi, vous en expliquer le déroulement et évoquer des suites courantes de l’examen. Chaque question a son importance et nous voulons nous assurer que vous vous sentez rassurée et informée à chaque étape.

À quoi sert un frottis ?

Un frottis est un examen gynécologique rapide du col de l’utérus pour en vérifier la bonne santé. Ce test de dépistage consiste à prélever un échantillon de cellules pour y rechercher certains types de papillomavirus humain (HPV), une famille de virus très répandue. Si un type de HPV à haut risque est détecté, le test de dépistage est poussé plus loin pour rechercher dans le prélèvement d’éventuelles cellules précancéreuses. Cette approche proactive permet d’intervenir à un stade précoce et d’éviter le développement d’un cancer du col de l’utérus.
 
Un cancer du col de l’utérus n’est pas une perspective très rassurante. Toutefois, les frottis constituent une méthode de prévention efficace. Autrement dit, c’est une démarche positive pour votre santé qui permet à votre médecin de faire le nécessaire pour éviter que ces cellules anormales dégénèrent en une pathologie sérieuse. 

Comment se préparer à un frottis ?

Avant votre rendez-vous de dépistage, il est possible que l’on vous demande de prendre quelques mesures pour que vos résultats soient aussi précis et fiables que possible. Il s’agit notamment de :[2]

1. Éviter tout rapport sexuel

Il est recommandé d’éviter tout rapport pénétratif (c’est-à-dire l’introduction dans votre vagin du pénis d’un partenaire ou d’un sex toy) au moins pendant les deux jours précédant l’examen. Cela peut permettre d’obtenir des résultats optimaux.

2. Éviter de recourir à des traitements vaginaux

Si vous utilisez des crèmes, des soins ou des ovules vaginaux (des médicaments à introduire dans le vagin), essayez de ne pas y recourir au moins pendant les deux jours précédant l’examen. Si l’interruption de votre traitement prescrit vous inquiète, parlez-en au préalable à votre médecin. Échanger avec votre médecin avant l’examen lui permet de dissiper toute inquiétude de votre part et de répondre à toutes vos questions.

3. Éviter d’utiliser des gels, des crèmes ou des mousses spermicides

Si vous recourez à des spermicides vaginaux (des substances introduites dans le vagin pour détruire les spermatozoïdes et éviter toute grossesse non désirée) en guise de contraceptif, nous vous recommandons d’éviter d’y recourir au moins pendant les deux jours précédant l’examen. C’est la garantie que rien n’interfère avec les résultats. Vous avez donc la certitude que vos résultats sont aussi précis que possible. 

Grâce à ces quelques précautions, votre frottis permet d’obtenir des résultats très précis en évitant l’élimination ou l’occultation d’éventuelles cellules anormales. Il est normal de se poser des questions sur ces précautions préliminaires, surtout si cela exige de vous l’interruption d’un traitement en cours. Si c’est le cas, nous vous conseillons d’en parler avec votre médecin avant votre examen afin qu’il puisse vous conseiller.

Puis-je faire un frottis pendant mes règles ?

Il est plutôt déconseillé de faire un frottis pendant les règles et votre médecin pourrait vous proposer un rendez-vous ultérieur. Même si l’examen pendant vos règles reste indolore, la présence de sang sur l’écouvillon complique la détection de cellules anormales, ce qui peut impacter l’obtention de résultats précis.[3]L’idéal est donc de prendre un rendez-vous quand vous n’avez pas vos règles. Si vous présentez un saignement vaginal léger, la réalisation de l’examen ne pose pas de problème dans la mesure où il est peu probable que cela interfère avec les résultats du frottis.[3]

À quoi dois-je m’attendre pendant le frottis ?

Il est normal de ressentir de la nervosité à l’approche de l’examen gynécologique, surtout s’il s’agit de votre premier frottis. Si vous vous sentez stressée les jours précédant l’examen, n’oubliez pas que vous n’êtes pas la seule dans ce cas.

Savoir exactement ce qui va se passer le jour J et comprendre à quoi s’attendre pendant l’examen est un bon moyen de se détendre. Passons en revue chaque étape afin que vous arriviez plus détendue et mieux préparée à votre rendez-vous.

Comment se passe un frottis, étape par étape ?

 

1. Présentation au rendez-vous

 

Vous allez être accueillie par votre médecin ou une infirmière qui vous posera des questions générales sur votre santé comme lors d’un rendez-vous chez un généraliste. Ce sont des questions de routine et vous ne devez pas vous en inquiéter. Il sera probablement question de vos antécédents médicaux, votre sexualité ou des symptômes dont vous avez fait l’expérience. Essayez de vous détendre. Si cela vous semble pertinent, demandez à une amie ou un proche de vous accompagner pour vous soutenir. Avoir quelqu’un de confiance à ses côtés peut rendre ce moment moins difficile.


2. Préparation

 

Un espace intime, derrière un rideau en règle générale, est mis à votre disposition pour retirer le bas de votre tenue. Il est tout à fait normal de se sentir un peu gênée et votre médecin ou l’infirmière vous donnera de quoi vous couvrir afin que vous vous sentiez plus à l’aise. Gardez à l’esprit qu’ils réalisent ce geste médical régulièrement. Vous aider à mieux appréhender l’examen fait partie de leurs engagements. Vous pouvez également demander à ce que le médecin soit une femme ou un homme si cela peut vous aider à vous sentir plus à l’aise.


3. Installation

 
Une fois que vous avez enlevé le bas, vous serez invitée à prendre place sur la table d’examen en plaçant vos pieds dans les étriers ou à défaut d’étriers, en gardant les jambes pliées au niveau des genoux. Cette position permet à votre médecin de procéder facilement et efficacement au frottis.[4]


4. Début de l’examen


Une fois que vous êtes prête, votre médecin va introduire dans votre vagin un instrument lisse en forme de tube appelé spéculum. Votre médecin peut recourir à du lubrifiant pour que ce geste soit moins désagréable pour vous. Respirez à fond. Cela vous aidera à franchir cette étape, surtout si vous êtes inquiète, ce qui est tout à fait compréhensible. Gardez à l’esprit que vous pouvez demander à votre médecin d’interrompre son geste ou de mettre un terme à l’examen à tout moment.


Un médecin s’apprêtant à introduire un spéculum
Un médecin s’apprêtant à introduire un spéculum

5. Prélèvement


Votre médecin va ouvrir délicatement le spéculum pour visualiser votre canal cervical (la partie du col qui relie l’utérus au vagin) et votre col utérin (la partie basse et étroite de l’utérus reliée à la partie supérieure du vagin), puis va prélever un échantillon de cellules à l’aide d’une brosse douce pour frottis. Cette partie de l’examen gynécologique peut être source de gêne ou d’inconfort mais reste indolore. Si vous avez mal, il va de soi d’en informer votre médecin, ce qui lui permettra d’adapter son geste pour que vous soyez plus à l’aise.


6. Fin de l’examen


Une fois le prélèvement réalisé, votre médecin vous laissera vous rhabiller et enverra l’échantillon de cellules au laboratoire pour obtenir les résultats de votre frottis. Sortez du rendez-vous et reprenez votre vie normale, que vous ayez prévu de vous détendre sur votre canapé ou de boire un café avec une amie.[5]

Un frottis, ça fait mal ?

Vous avez peur d’avoir mal pendant l’examen et c’est normal de s’en inquiéter. Heureusement, un frottis n’est pas douloureux, bien que parfois source d’inconfort. Toutefois, chaque personne a son propre ressenti de la douleur et c’est tout à fait acceptable. 

Pour certaines d’entre nous, faire un frottis peut s’avérer douloureux ou s’accompagner de plus grands défis. Cela peut être le cas si vous souffrez d’une maladie comme l’endométriose, levaginisme ou la vulvodynie. Des facteurs psychologiques peuvent également accroître la sensation d’inconfort ou de malaise lors d’un frottis.[6] Si vous avez subi un préjudice médical ou été victime d’une agression sexuelle, il est tout à fait compréhensible que l’examen ne soit pas facile pour vous. N’oubliez pas, vous avez parfaitement le droit de ressentir ce que vous ressentez et il est important de vous accorder toute la compassion requise à ce moment-là.

Si ces cas de figure font écho à votre propre expérience, il est tout à fait normal de parler de vos difficultés à votre médecin pour identifier ensemble tout élément déclencheur d’inconfort. Avec votre aide, votre médecin peut rendre l’examen aussi confortable que possible. Il peut s’agir de réaliser l’examen à un rythme qui vous convient ou de demander à ce que votre médecin soit une femme ou un homme. C’est vous qui maîtrisez la situation et il est tout fait normal que vous exprimiez vos besoins ainsi que vos limites.

Même si faire un frottis est important pour votre santé, c’est vous qui choisissez ou non de vous soumettre à cet examen. Il est tout à fait normal de parler de vos inquiétudes ou de vos expériences passées avec votre médecin car il est là pour vous apporter son soutien et vous aider à vous sentir plus à l’aise. Vous méritez d’être écoutée et respectée.

À quoi dois-je m’attendre après un frottis ?

Il est compréhensible d’avoir des inquiétudes si vous présentez des pertes ou des saignements légers après un frottis. Toutefois, c’est parfaitement normal et de nombreuses femmes y sont confrontées. Ces manifestations sans gravité pouvant durer jusqu’à deux jours sont simplement dues à une irritation légère des vaisseaux sanguins du col de l’utérus lors de l’examen. Vous pourriez aussi ressentir des crampes ou des douleurs légères après un frottis. Si c’est votre cas, nous vous recommandons de porter une culotte menstruelle ou un protège-lingeries pour absorber tout saignement dans les jours suivant l’examen. 
 
Si vous souffrez de crampes intenses, de fortes douleurs, de saignements inhabituels ou très abondants après le frottis (au point d’imprégner une serviette hygiénique en moins d’une heure), nous vous recommandons d’en informer votre médecin qui pourra alors vérifier que vous n’avez pas besoin d’autres soins. Essayez de ne pas vous inquiéter car cela est rare et dans le cas où cela arriverait, les médecins sont bien équipés pour vous apporter tout le soutien dont vous auriez besoin.[6]

Attendre les résultats de votre frottis

Une fois l’examen réalisé, il faut attendre 2 à 6 semaines pour recevoir vos résultats.[7] Il est tout à fait normal de s’inquiéter dans l’intervalle. Toutefois, essayez de ne pas trop penser à vos résultats avant de les avoir en main. Si vous avez des inquiétudes, parlez-en à un proche ou une amie qui saura vous rassurer. Tentez de penser à autre chose en allant marcher ou en lisant un livre selon vos affinités.
 
Il arrive parfois que l’on vous demande d’appeler votre médecin pour connaître vos résultats. C’est une pratique répandue qui ne doit pas susciter d’inquiétudes. Gardez à l’esprit que si le délai d’attente de vos résultats de votre frottis se prolonge, cela ne signifie en rien qu’il y a un problème.[7]  Cela signifie peut-être simplement que les médecins sont surchargés de travail. Toutefois, si le délai se prolonge au-delà de ce qui était prévu, vous pouvez toujours contacter votre médecin pour faire le point. Il comprendra vos inquiétudes et sera là pour vous rassurer. 
 
Si l’attente de vos résultats vous angoisse, notre article sur comment apaiser l’angoisse liée à l’attente des résultats de frottis pourrait vous aider. Il explique ce que vos résultats impliquent et fournit des conseils sources d’apaisement.
 
À l’approche de l’examen, gardez à l’esprit qu’il est normal d’avoir des inquiétudes. La décision de faire un frottis vous revient pleinement. Quoi que vous pensiez ou ressentiez, il est important que vous fassiez ce qui est bon pour vous. Si vous avez besoin de soutien en plus, envisagez de vous abonner à notre newsletter. 

Clause de non-responsabilité médicale

Les informations médicales de cet article sont fournies à titre d’information uniquement, et ne doivent pas être utilisées ou invoquées à des fins de diagnostic ou de traitement. Consultez votre médecin ou votre gynécologue pour des conseils spécifiques concernant une pathologie. 
 
Le présent article a été revu le 6 janvier 2025 par Karen Joash BSc (Hons), MSc, MBBS, MRCOG PGCert, ILM et MBA, gynécologue et obstétricienne consultant au Queen Charlotte’s and Chelsea Hospital. Trouvez plus d’informations sur le Dr Karen sur ses pages Instagram, LinkedIn et X
 
 

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